mercredi 9 octobre 2013

A tous les climato-sceptiques*

*  Climato-sceptique est un terme qui désigne les détracteurs du changement climatique, ou qui pensent que le réchauffement global ne serait pas causé par les sociétés humaines.

A tous ceux-là donc, mais aussi à ceux qui ne savent pas ou qui ne s'intéressent que vaguement à la question, à tous ceux qui, quelle que soit leur opinion sur le sujet auraient entendu, ces derniers temps, que le réchauffement climatique ferait une pause, ou bien que le GIEC* se trompait lourdement sur ses modèles de prédiction, je vous encourage à lire cet article de Stéphane Foucart, publié sur le site du Monde.fr.

Il est vrai que l'article est long et assez aride, au premier abord, mais pour qui à un minimum de curiosité intellectuelle, cela vaut le détour. Outre une analyse assez fine des mécanismes qui font que le climato-scepticisme a le vent en poupe, l'article regorge de percutantes courbes, qui sont autant de preuves à charge : visiblement le réchauffement n'est pas en pause, mais ses effets semblent plus conséquents que prévus. 

Un exemple : 


Cette courbe permet de comparer les mesures de la surface de la banquise d'été (courbe rouge) avec les différents scénarios qui avaient été prévus (toutes les autres courbes). 

Force est de constater que le recul semble plus prononcé que le pire des scénarios envisagés. En projetant simplement la pente descendante de cette courbe rouge, on arriverait à une totale disparition de la banquise d'été bien avant 2080, date qui avait été envisagée par le GIEC dans le cas du pire scénario possible...

Vous me direz, la banquise polaire on s'en moque un peu, à part priver de terrain de chasse quelques ours polaires mal léchés, quel est son intérêt ? Au contraire si elle disparait, de nouvelles routes commerciales vont s'ouvrir entre l'Europe, l'Asie et l'Amérique par le nord... plus besoin de Suez, de Panama, de longs détours...

C'est juste oublier un peu vite que la couleur claire de la banquise permet de renvoyer une grande partie du rayonnement solaire vers l'espace, agissant ainsi comme un miroir. La banquise disparaissant, la couleur de l'océan qui la remplace beaucoup plus sombre, fait que ce rayonnement est dorénavant, et de plus en plus, absorbé en grande partie par l'océan, accentuant d'autant son réchauffement... qui vient ensuite lui même accélérer la disparition de la banquise.

Bref, tout cela pour vous dire, que cet article est absolument nécessaire. Et si jamais vous êtes rebutés par toutes ces courbes et ces données, vous pouvez vous tourner vers le formidable album de BD de Philippe Squarzoni, Saison Brune, disponible au CDI et auquel j'avais consacré un précédent article. 


Pour terminer je vous laisse avec cette réflexion de Stéphane Foucart, auteur de l'article déja cité : 

"La raison pour laquelle il y a autant de climato-sceptiques, c’est qu’en matière de changement climatique, il faut dix secondes pour sortir une ânerie, et dix minutes pour expliquer pourquoi c’est une ânerie."

C'est en quelque sorte le même message ironique porté par Philippe Geluck dans cette caricature :



* Le GIEC ou  Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat  est un organisme intergouvernemental, ouvert à tous les pays membres de l'ONU. Il a pour mission "d’évaluer, sans parti-pris et de façon méthodique, claire et objective, les informations d’ordre scientifique, technique et socio-économique qui nous sont nécessaires pour mieux comprendre les risques liés au changement climatique d’origine humaine, cerner plus précisément les conséquences possibles de ce changement et envisager d’éventuelles stratégies d’adaptation et d’atténuation"

Le GIEC a été mis en place en 1998 et remet des rapports sur le réchauffement global à peu près tous les 5 ans . Une partie du 5e rapport du GIEC vient d'être rendu public le 27 septembre 2013.
En 2007, le GIEC a reçu le prix Nobel de la paix conjointement avec l'ex vice-président Américain Al Gore.

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